Il y a … longtemps déjà, mon fils aîné allait à la pêche avec son père ou son grand-père, ou les deux à la fois, si mon mari était en congés. C’était encore un tout petit garçon.
Lorsque le temps était beau c’était l’occasion de partir en famille avec le pique nique.
La grand-mère et la mère avec leur tricot surveillaient surtout si un plus petit s’était joint à cette journée au bord de l’eau.
Mon fils trouvait souvent le moyen d’envoyer son fil dans les branches. Le grand-père et le père s’armaient de patience pour expliquer qu’il fallait choisir l’emplacement pour éviter ce genre de petits ennuis.
Du coup, je servais souvent de démêloir de fil à pêche !
Il avait de la patience, mon fils, mais il en apprenait encore une autre. Pourtant ce n’était que la pêche pour faire une friture.
Il était capable de rester longtemps à fixer le bouchon. Il apprenait la rivière et les rives.
Un jour, en toute fin d’après-midi, il est entré à la maison en criant : maman, monsieur M. est parti à la pêche.
Ce monsieur était notre vieux voisin, que nous avons connu à la ferme, son fils lui a succédé et maintenant son petit-fils.
Qu’est-ce qu’il est menteur ! Il a dit à madame M. qui était à la fenêtre : Cécile, prépare la poêle, je rentre dans vingt minutes avec le poisson.
Pendant vingt minutes, je l’ai entendu en parler et il le guettait le voisin !
Nous l’avons vu revenir avec sa canne et son casier à pêche.
Le fils s’est précipité pour demander à voir.
Monsieur M. a ouvert son casier et le fils a ouvert de grands yeux.
Une belle truite bougeait encore sa queue.
La question a fusé : comment tu le savais monsieur M. que tu reviendrais avec le poisson dans le temps que tu as donné ?
La réponse a été une leçon d’apprentissage de la pêche, une autre pêche.
Je suis allé à la rivière un jour vers cette même heure. J’ai vu la truite.
Je suis retourné toujours à la même heure pendant plusieurs jours et j’ai vu qu’elle chassait toujours pendant que je l’observais.
J’ai su alors que je pourrais la pêcher pour le dîner.